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Elections piège à c...

Il est (pas) fou ce Macron

par Paul Oraison

15 juin 2024, modifié le 20 juin 2024

Le "et en même temps » a du bon quand il s’écrit : pile je gagne, face tu perds. Car cette dissolution a tout d’un piège à c… – on y voit la main de notre Machiavel en Marque repère : Alexis Kohler…

1. Quel que soit le vainqueur, extrême-droite, extrême-gauche ou même extrême-centre, c’est le casse gueule assuré.
2. Front populaire bis : « la seconde fois sous forme de farce » (Marx, en français dans le texte : das andre Mal als lumpige [misérable, cf. LumpenProletariat] Farce). D’autant que « Front populaire, revue souverainiste », est déjà préempté par… Michel Onfray ! Aux voleurs !
3. Il y en a un qui a vu le piège, c’est Mélenchon, vieil apparatchik à qui on ne la fait plus : mettre à ce point en avant la promotion de l’immigration dans son programme, c’est sûrement pas le meilleur moyen de gagner, par les temps qui courent… Vous les voyez, les JO, avec des flics pas contents ?
4. Mais la plus grosse c’est cette histoire de Bardella premier ministre. 28 ans, aucune expérience, pour gouverner un pays déjà en quenouille, contre l’Etat profond, les syndicats, la quasi-totalité des « élites » (8,54 % à Paris*, le Jordan, pas un prénom de Premier ministre, ça…) et les humoriste de France Inter. Et sans oublier lémarchés. Pourquoi diable ne pas refiler la patate chaude à Eric Ciotti ?
Il est vrai qu’on ne gouverne pas une xénocratie, i.e. un pays régenté de l’extérieur, Washington via Bruxelles (l’UE, structure civile et l’OTAN, structure militaire) ; mais tout de même, il faut au moins un peu d’administration ne fût ce que pour lever l’impôt et emprunter sur lémarchés de quoi payer les fonctionnaires en grève, justement…
*Attention, danger : le RN est en tête dans trois bureaux de vote (sur 902 précise Le Point), dans les 12e ; 13e (des bobeaufs ?) et 16e (des LR courant Ciotti ?) arrondissements.
5. Bref : le mieux qui puisse arriver au RN, c’est de perdre. La prochaine fois (2027) il ramasse tout, fût-ce un champ de ruines ; et la Le Pen pourra faire comme la Meloni : se coucher (mes amis italiens me disent que Macron est venu poliment la remercier pour avoir rejoint la coalition contre la Russie). Comme dirait Régis, en politique ils ont tout inventé, les Italiens. Sauf la nation : ça c’est nous, et ça aura tout de même duré plus de deux siècles, ce machin-là.

PS. N’allez pas me croire sur parole et voter Bardella pour le seul plaisir de le voir se vautrer. Ou Mélenchon pour le faire bisquer.

Messages

  • Un cas d’école pour la médiologie : oui, les idées mènent le monde... quand certaines conditions (médiologiques) sont réunies : comment les idées folles de Bzrezinski ont-elles fini par devenir histoire ? comment ont-elles fini par mettre en mouvement des soldats, des chars, des missiles et des drones ?

  • La xénocratie est effectivement une vieille habitude française : obéissance des gouvernements à la « gouvernante anglaise » (formule très parlante de l’historien Jean-Baptiste Duroselle) dans l’entre-deux guerres, à l’Oncle Sam directement durant la IV ème et effectivement indirectement via les marchés et l’UE depuis la loi Pompidou-Giscard de 1973 mettant fin au privilège ancestral du Trésor Public de pouvoir faire financer les déficits budgétaires par la création monétaire de la Banque de France (« planche à billets »), obligeant donc celui-ci à recourir au marché financier, à la « corbeille » comme disait et comme le refusait de Gaulle, et depuis le traité de Maastricht à rester dans les limites de déficit fixées par Bruxelles.
    Ce matin le patronat a auditionné les partis sur leurs programmes électoraux. Il faudrait que ceux-ci, en retour, puissent écouter ses explications sur les causes du déficit structurel du commerce extérieur sans oublier parmi celles-ci les conséquences d’un possible et même probable euro trop fort pour l’économie française, cette surévaluation revenant à subventionner les importations et à taxer les exportations et donc à détruire des emplois productifs dans un pays qui en manque cruellement ; contraignant ainsi les gouvernements à une politique d’austérité permettant de remplacer une dévaluation devenue impossible par une « dévaluation interne » visant à comprimer à tous prix les coûts de production (salaires, charges sociales et fiscales et donc dépenses publiques dans un régime de plafonnement du déficit budgétaire).

    • Merci, fidèle ami !
      J’aime beaucoup cette « gouvernante anglaise » de Duroselle que je ne connaissais pas - elle vient donner un peu de chair (si l’on peut dire s’agissant d’une nannie probablement un peu sèche) à la trop abstraite « gouvernance »...

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