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La guerre d’Ukraine : 1997-2024 (sqq)

par Paul Oraison

16 juin 2024, modifié le 16 juin 2024

L’un des principaux responsables de la guerre d’Ukraine n’est ni un politique ni un militaire mais un universitaire, brillant géopolitologue de son état, hélas affecté d’une russophobie aigüe (à sa décharge, il est né polonais…) qui lui a manifestement perturbé le jugement.

En effet, à propos de la Chine, du Moyen-Orient et même même de l’Iran, et tout en défendant sans relâche l’hégémonie US, notre géostratége se montre remarquablement modéré… Pour notre malheur (et surtout celui des… Ukrainiens), ce conseiller officiel ou officieux de plusieurs présidents des Etats-Unis (de Carter à Obama) fut surtout l’inspirateur des « néocons » qui orientent la politique étrangère américaine depuis 30 ans. Zbigniew Bzrezinski, pour le nommer enfin, était littéralement obsédé par le projet de démembrer l’empire russe pour en faire un (petit) pays, voire un pays membre d’une UE sous protectorat américain. Son projet et l’obsession qui le motive n’ont rien de secret, et leur exposé ne requiert nul « complotisme » : il sont bien résumés dans cet article du Point de 2017, à l’occasion de son décès. Les motivations, les buts et les étapes de sa « géostratégie pour l’Eurasie » se trouvent décrits dans son ouvrage Le Grand Echiquier, et, en résumé, dans cet article publié par Foreign Affairs, toujours en 1997. Rarement l’histoire n’a été ainsi écrite à l’avance, et rendue publique : les Russes, les Ukrainiens, les Américains (lu et approuvé !), les Européens... savaient, et pourtant le plan s’est parfaitement déroulé… jusqu’au 24 février 2022. Tous peuvent encore savoir, et pourtant la plupart continuent de raconter des calembredaines et de mentir effrontément (au moins par omission).


PS. Il fait tout de même bon vivre en Occident où des documents aussi ravageurs pour nos dirigeants se trouvent librement accessibles à tous. Le malheur c’est que personne ne les lit. C’est bien connu : chez les autres on ne peut rien dire ; chez nous on peut tout dire, mais tout le monde s’en fout.

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