Bonne question : la vérité fait partie de ces notions « évidentes » dont la définition vous entraîne dans les pires embarras. Si bien que Pilate, qui fuit les embarras, s’éloigne sans même attendre la réponse. Mais on imagine sans peine ce que pense en vérité ce gentil fonctionnaire romain, tellement terre à terre : « Ces gens commencent à me gonfler ».
Vous autres Français ne jurez que par les idées ; nous autres Anglais, pensons que la vérité se trouve dans les faits. Voilà une idée juste ! répond le Français… As a matter of fact, conclut l’Anglais.
À un jeune Jésuite égaré qui lui demandait le chemin de Loyola, une paysanne répondit qu’il n’y arriverait pas. Et pourquoi donc ? Parce que c’est tout droit.
Ne déplorons pas trop vite les trolls, leurs fake news et leurs provocations, qui sont peut-être les derniers témoignages de l’intérêt que l’on porte encore à la vérité, contre le règne sans partage de la tautologie algorithmique.
Vérité en-deçà des Pyrénées, erreur au-delà ? Sans doute. À ceci près que d’un point de vue Espagnol, c’est nous qui sommes au-delà.
Raphael Glucksmann, dans un tweet daté du 19 mai 2018 : « Un “nous” qui ne se définisse pas contre l’autre, mais en l’intégrant. Un “nous” de rupture avec le “nous” xénophobe... » Bref : ou bien un nous qui refuse l’autre (en l’intégrant) ou bien un nous qui se définit classiquement contre l’autre (xénophobe). Moralité : disruption, piège à c…
Plus vrai que vrai. La surdité, en produisant des calembours involontaires, donne des couleurs à certaines vérités premières : « notre parti reste très attaché à ses voleurs », avons-nous (mal) entendu.